La Fontaine politique

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Editions Les Provinciales, 352 pages, octobre 2018.

 

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Description

« Le cœur, sous la forme plus étroitement politique du courage, est le moteur de l’histoire. »
Pierre Boutang.

Dans l’Europe des salons déjà invinciblement entraînée par la révolution cartésienne et par la force d’arrachement des idées neuves, La Fontaine comprend que les fables tiennent le fil des valeurs héroïques et parlent encore ce qu’il appelle la «  langue des dieux  ». À travers les siècles de fer qui s’annoncent, et qui emporteront non seulement le roi –  le chêne de la fable – mais le roseau pensant,  la fable a le pouvoir de transporter ces royaumes engloutis dans le cœur vivant d’un peuple.« Il semble que l’heure, bonne et sévère, soit venue de reconnaître nos erreurs sur la figure de la force, écrit Pierre Boutang, et de sauver ce qu’elle a de divin – d’en implorer le salut : la seule réelle force politique sera désormais, si nous ne nous laissons pas écraser par le cadavre des derniers siècles, la communication propre aux communautés de naissance qui choisiront héroïquement d’y situer principalement leur salut : la perfection d’une langue aux divers degrés de sa vie authentique, et d’abord de sa transmission religieuse aux enfants de chaque patrie. Je ne dis plus seulement que ma patrie c’est la langue française, mais que c’est l’enseignement et la tradition de cette langue dans son intégrité. Tous les autres biens passent effectivement par celui-là ; c’est en lui que l’intérêt, et les intérêts deviennent par une métamorphose quotidienne, le bien commun national. Ainsi chaque fois qu’un enfant apprend sa langue, il imite et prolonge l’aventure capétienne du rassemblement d’une terre dans l’unité de sa parole maîtresse, gardienne de l’unité du cœur. (…)La renaissance sera héroïque. Elle le sera d’abord dans la langue, par le refus de la laisser dissoudre, dans la rigueur de sa prose, mais aussi par le retour à son chant originel. Il n’y a pas de tâche plus urgente que l’œuvre poétique, pour rendre à la parole la tension et les mesures capables d’ordonner tous les autres devoirs. »(La Fontaine politique.) D’où pourrait venir «  la langue des dieux  », sinon de ces héros dont notre temps ne veut plus ou déforme le visage ? C’est par la langue que le souffle de l’histoire parvient jusqu’à notre cœur et le fait vivre. Sans cette force proprement poïétique, il n’y a d’ailleurs pas de vie politique possible. C’est par la naissance, l’acte sensible et personnel de naître, et par la force sur le cœur des mots de la langue nationale – leur mémoire objective initiant aux beautés de la langue ­–  que l’héritage est transmis, que la part significative des tribulations humaines nous est contée. C’est par cette transmission que nous pouvons être, ou tenter d’être un homme, un Mensch – tant que «  la société qui se veut païdéïa, se construit dans la transmission de ses mythes fondateurs ou salutaires  ». Cette nouvelle édition du La Fontaine politique* de Pierre Boutang est augmentée d’un léger, mais précieux appareil critique et de trente-six animaux à l’encre de Chine de Gérard Breuil.

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Poids450 g